Bons plans

Destins de forts

Le patrimoine fortifié du Pays d'Albertville, heureusement épargné par l'Histoire, reprend vie. Cave à fromages, refuge de montagne ou terrain d'aventures... les forts sortent de l'ombre de leur passé militaire. Il s'inventent même de nouvelles histoires. Suivez-nous, nous allons vous les conter.

 

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Albertville : un patrimoine fortifié bien vivant

En 1860, conséquence de l'acte de rattachement de la Savoie à la France, une nouvelle frontière se dessine entre la France et l'Italie. Puis la guerre de 1870 conduit les autorités françaises à renforcer leur système de défense sur le flanc Est. Le général Séré de Rivière, concepteur et architecte militaire de la fin du 19ème siècle, se rend en Savoie pour élaborer le dispositif de défense. Il sera composé d'ouvrages fortifiés au débouché des principales vallées alpines (Tarentaise, Maurienne), et non plus sur le tracé même de la frontière, trop difficile à protéger en zone de montagne. C'est ainsi qu'est créée la place forte d'Albertville.

Les ouvrages sont construits à la hâte entre 1867 et 1889. Un premier point de défense est constitué autour de Conflans, dominé par le fort du Mont, les blockhaus des Têtes et du Laitelet. Côté Bauges, on construit les forts du Villard et de Tamié en direction de Chambéry, les forts de l'Estale et de la Batterie au-dessus d'Ugine.

Fort et fromages font bon ménage

Au départ de la cité de Conflans, une petite route serpente jusqu'au fort du Mont, perché à 1130 mètres d'altitude. Un conseil : profitez de la vue panoramique sur Albertville et la Combe de Savoie, juste avant l'arrivée au Mont. Le fort quant à lui, enveloppé par la forêt, cache ses dimensions au premier regard. Un pont levis à bascule donne accès à l'entrée principale, derrière laquelle se découvre un ensemble de bâtiments regroupant casemates, magasins à poudre et à vivres, mais aussi tours et bastionnets. Après une carrière militaire des plus discrètes (le fort ne fut jamais attaqué), il se transforme en maison d'accueil de colonies de vacances.

Tout récemment, le fort du Mont s'est ouvert à une nouvelle activité. La société Monts & Terroirs investit une partie des casemates pour les convertir en caves d'affinage de Beaufort. Deux cavistes bichonnent quotidiennement les "Beaufort du Fort", produits exclusivement avec le lait du printemps et de l'été, et affinés pendant douze mois minimum. Les conditions de température et d'humidité quasi constantes offrent aux meules un affinage lent. Pour goûter à ce Beaufort d'exception, direction les magasins Mont & Terroir à la Bâthie (site de production) et à Albertville.

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Visiter le fort du Mont

Les guides du patrimoine d'Albertville proposent régulièrement des visites. Les plus sportifs profiteront du site pour des balades en forêt, vers les blockhaus des Laitelet et des Têtes, ou en direction de la Roche Pourrie.

Renaissance d'un fort

Le dispositif de fortifications d'Albertville s'étend jusqu'à Ugine, où deux ouvrages sont chargés de veiller sur la porte de sortie du Val d'Arly : le fort de l'Estale et le fort de la Batterie. Tel un nid d'aigle, le fort de la Batterie est posé à 1440 mètres d'altitude à l'aplomb d'une falaise. Il domine la ville d'Ugine, le Val d'Arly et embrasse du regard les sommets alentours.

Mais contrairement au fort du Mont, le fort de la Batterie, délaissé dès la fin de la Première Guerre, se dégrade au point de menacer ruine. Une poignée d'habitants de la commune de Marthod, propriétaire de l'ouvrage, se mobilise pour tenter de le sauver. Au-delà de son intérêt historique, le site a pour eux une valeur sentimentale. "Le fort, on venait y jouer quand on était jeunes. C'était notre terrain d'aventures" se souvient Jean-François Girard, aujourd'hui président de l'association "Pour que vive le fort de la Batterie".

Une version moderne des douze travaux d'Hercule débute ! "On a commencé par couper tous les arbres et les sapins qui avaient envahi le site. On les a fait descendre par un débardeur jusqu'aux Rafforts et un scieur de long est venu les tailler. Le bois coupé a ensuite été hissé au fort pour reconstruire la charpente". On rebâtit les murs écroulés, on couvre la toiture, on pose des panneaux solaires ! Si les bonnes volontés ne manquent pas, il faut aussi un soutien sonnant et trébuchant. Un financement participatif permet de récolter douze mille euros, et le fort est mis hors d'eau hors d'air. Une grande satisfaction pour les membres de l'association, soudés par ce projet fou qui les aura mobilisés pendant plus de vingt ans. "Maintenant, notre objectif est d'en faire un refuge pour accueillir des randonneurs en été comme en hiver."

Visiter le fort de la Batterie

Le fort est accessible par une marche de 50 minutes environ au départ des Rafforts (commune de Marthod). Il accueille le public les week-ends de mai à octobre avec des rafraîchissements, une petite restauration et des animations régulières. Pour connaître le programme et l'actualité du fort de la Batterie, rendez-vous sur la page Facebook de l'association.

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L'aventure est au bout du fort

A l'ouest d'Albertville, le vallon de Tamié est le nouvel espace de loisirs plébiscité par les locaux. On connaissait l'Abbaye de Tamié, réputée pour ses chants monastiques et son fromage. On découvre aussi le fort de Tamié [link to : https://www.pays-albertville.com/fiches/fort-de-tamie/], équipé d'un parcours aventure à la (dé)mesure du lieu.

Car oui, le lieu est démesuré ! 16 hectares de terrain, ceinturés par 2 km de murs d'enceinte. L'ensemble toise un panorama qui court du Beaufortain au Grésivaudan. Le fort, dont la construction a débuté en 1872, a bien résisté aux assauts du temps. Il faut dire qu'à l'exception des murs d'enceinte et des portes bastionnées, il ne possède pas de constructions érigées. Toutes les fonctions militaires - casemates, magasin à poudre, etc - sont rassemblées dans des tunnels enterrés.

Depuis 2012, le fort de Tamié accueille des Indiana Jones en herbe dans le cadre du parcours aventure. Cet espace multi-loisirs héberge un parc accrobranche composé de 10 parcours tous niveaux, une impressionnante tyrolienne de 130 mètres, un parc jeux pour enfants. Vous pourrez également faire une pause pique-nique dans l’enceinte du fort, vous restaurer au snack et faire le plein de spécialités locales au magasin : glaces, confitures et miel, jus de fruits, vins et bières, pâtisseries… Et pour ceux qui préfèrent les secrets du fort aux sensations acrobatiques, on recommande la Besace du Fantassin. Un kit composé d'un plan, d'un audioguide et d'une lampe pour explorer l'histoire du fort en autonomie.

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Visiter le fort de Tamié

L'accès au fort est gratuit. Un sentier en fait le tour en passant par les trois belvédères qui dévoilent des vues panoramiques sur la vallée. Visite audioguidée en autonomie avec la Besace du Fantassin, en location à l'Accueil de l'Acrofort. Des visites guidées sont régulièrement proposées par la Maison du Tourisme et la FACIM organise des visites-jeu dédiées aux 9-12 ans .

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